Je ne suis pas Jacques Renaud je ne reconnais rien ici de ce qui a été àlui. Un moment, oui, en vous écoutant parler, je me suis confondu avec lui. Je vous demande pardon. Mais, voyez-vous pour un homme sans mémoire, un passé tout entier, c'est trop lourd àendosser en une seule fois. Si vous voulez me faire plaisir, pas seulement me faire plaisir, me faire du bien, vous me permettriez de retourner àl'asile. Je plantais des salades, je cirais les parquets. Les jours passaient... Mais même au bout de dix-huit ans - une autre moitié exactement de ma vie - ils n'étaient pas parvenus, en s'ajoutant les uns aux autres, àfaires cette chose dévorante que vous appelez un passé.